Concert Orgue et Choeur de chantres St Bruno 24 septembre
Le 24/09/2016 de 16:00 à 18:00
- Eglise St Bruno des Chartreux - LYON Croix Rousse
Ouverture du 10ème festival « ORGUE EN JEU »
Samedi 24 septembre 2016, 16h00
église St Bruno-les-Chartreux (Lyon Ier)
Fabrice PINCET, orgue , et choeur de chantres
libre participation aux frais
parking : 5 impasse des Chartreux
PROGRAMME : Musique française au XXème et chant grégorien
Jehan ALAIN : [3] Variations sur Lucis Creator (1932)
Marcel DUPRÉ : Nativité (extr. de la Symphonie Passion, 1924)
Charles TOURNEMIRE : L'Epiphanie, Introït (L'Orgue mystique, 1927-32)
Maurice DURUFLÉ : Prélude sur l'introït de l'Epiphanie (1961)
Paul DELASTRE : Jésus meurt sur la croix (v.1948)
Jean LANGLAIS : Fugue sur « O Filii » (Folkloric Suite, 1952)
Marcel DUPRÉ : Ave Maris Stella [2 des Versets pour les fêtes de la Vierge, 1920]
Paul DELASTRE : Toccata-carillon pour les fêtes de la Vierge (v.1948)
Charles TOURNEMIRE : Toussaint, Introït (L'Orgue mystique, 1927-32)
Louis SORNAY : Prélude à Gaudeamus omnes in Domino (1990)
Joseph REVEYRON : Interludes grégoriens, messe de Funérailles (1986)
Maurice DURUFLÉ : Choral varié sur « Veni Creator » (1930)
Aussi surprenant que cela puisse paraître aujourd'hui, pendant des siècles, et dès les débuts de son
utilisation par l'Eglise au XIIème s., l'orgue n'accompagnait pas le chant mais il lui répondait, en soliste, dans
un dialogue qui a nourri nombre d'improvisations et de compositions. Ce programme souligne le lien entre le
chant de l'Eglise et le répertoire pour orgue quand celui- ci, quelle que soit sa modernité, sa complexité
parfois, se saisit de l'essence même de celui-là : la pureté de sa mélodie et le sens de son texte. Les pièces
choisies ici mettent en relief les principaux mystères de la foi chrétienne, dressant une sorte de calendrier
liturgique... successivement : la Création, la Nativité du Christ, son Epiphanie, sa Passion, sa Résurrection,
la figure de Marie, les Saints, la mort, l'Esprit Saint.
Ce programme met également en valeur un type d'orgue, qu'on peut appeler « néoclassique », qui voulait être
de son temps tout en servant la musique ancienne : C'est dans cette esthétique que Athanase et Jean Dunand
ont réalisé l'orgue de Saint Bruno (1971), en réutilisant partiellement un instrument que Joseph Merklin avait
installé, en 1876, dans l'encadrement d'un tableau de Noël Hallé daté du milieu du XVIIIème. L'instrument a
été restauré par Pierre Saby en 2008, après 12 ans de silence, du fait des travaux de restauration de l'église.
Enfin, ce programme veut mettre à l'honneur l'école d'orgue française, et une certaine école lyonnaise
d'organistes réunis par leur attachement à leur fonction liturgique et à un répertoire de qualité, vivifiant le
chant de l'Eglise.
L'hymne qui ouvre ce concert fut composée au VIIème s. sur les versets du tout début de la Bible qui célèbrent
la création de la lumière. Jehan Alain (1911-1940) l'utilise avec un langage mêlant science de l'écriture savante
et fluidité poétique, à l'image de toute son oeuvre si originale, mais dramatiquement interrompue par la mort
au combat, à l'âge de 29 ans.
De son maître Marcel Dupré (1886-1971), les pages choisies ici sont le souvenir d'improvisations : la
Symphonie Passion en concert le 8 décembre 1921 à Philadelphie, les Versets pour les fêtes de la Vierge
lors des Vêpres à Notre-Dame de Paris le 15 août 1919. Dans la première, la Nativité est évoquée par l'image
traditionnelle des bergers, leur musique puis leur marche, ou celle des Rois Mages, et enfin la citation du
fameux cantique Adeste Fideles.
Au tournant des années 30, Charles Tournemire (1870-1939) construit un véritable monument intitulé
L'Orgue mystique, recueil proposant pour chaque dimanche ou fête de l'année les cinq pièces correspondant
alors aux interventions de l'orgue dans l'office, chacune paraphrasant les thèmes grégoriens adéquats :
manifeste éloquent des possibilités de création à partir du chant grégorien, source inépuisable, et
démonstration marquante notamment pour ses disciples tels Jean Langlais (1907-91) ou Maurice Duruflé (1902-
86). Celui-ci s'avère particulièrement inspiré, inventif et subtil ; Il remporte en 1930 le Prix de
composition des « Amis de l'Orgue » pour son Prélude, Adagio et Choral varié sur le « Veni Creator ».
L'année précédente, la même association lui avait décerné le Prix d'interprétation et d'improvisation, lors d'un
concours à l'orgue du Temple de l'Etoile... que joue régulièrement F. Pincet !
Paul Delastre (1909-1967) fut titulaire à St Bruno de 1934 à 1946, date à laquelle il confie les claviers à son
élève Louis Sornay (né en 1924), qui en restera le fidèle serviteur jusqu'en 2013 ! Leur attachement au chant
grégorien transparaît dans les pages de ce programme, qui laissent imaginer ce que furent leurs
improvisations au cours des offices. Dédiée à l'organiste Joseph Reveyron, Jésus sur la croix alterne puis
mélange le thème Christus Factus est et celui du Stabat Mater.
La Toccata-carillon pour les fêtes de la Vierge, que Paul Delastre dédie à son maître Marcel Péhu, fait sonner
l'hymne Ave Maris Stella (VII-VIIIèmes s.) puis l'antienne Ave Regina Caelorum (XIIème s.), puis superpose ces deux
mélodies mariales.
Le Prélude à Gaudeamus fut composé et joué par Louis Sornay à l'occasion de la messe de la Toussaint,
diffusée sur France-Culture le 1er novembre 1990.
Dans le même esprit, les Interludes grégoriens de Joseph Reveyron (1917-2005) se souviennent des
improvisations de ce musicien qui fut l'organiste de la Primatiale Saint-Jean de 1954 à 1997.